Camp climat contre l'extraction du charbon - Allemagne
Malgré son avance sur les énergies renouvelables, l'Allemagne est un gros émetteur de gaz à effet de serre dû à l'extraction du charbon, l'une des sources d'énergies les plus émettrices de CO2. À Garzweiler, l'un des bassins houillers de la région de Düsseldorf, les écologistes se rassemblent en un Klimacamp (camp climat), pour peser dans la balance.Le bassin houiller s'étend à perte de vue. La demi-douzaine d'excavatrices monstrueuses mangent le sol et avalent sans fin des tonnes de terre dans leurs godets. A l'horizon, quelques éoliennes tiennent compagnie à la centrale à charbon qui dégage paisiblement son volute de fumée dans le ciel bleu. A quelques centaines de mètre du précipice qui marque le territoire de la RWE (la compagnie exploitatrice) un village au préalablement vidé, Borschemich, est prêt à être englouti.
C'est à proximité de cette zone de 70 km carrés, dans le territoire en sursis vidé de presque tous ses habitants que le camp climat se déroule. Au programme, une université populaire climatique ou les places sont comptées : il faut s'inscrire en avance aux ateliers, sous peine de se retrouver le bec dans l'eau. Pour les oubliés, de nombreux groupes de travail nécessaires à la vie du camp recrutent : cuisine vegan, vaisselle, animation des tentes d'informations, etc.
Pour prendre connaissance du terrain, une manifestation est organisée à l'ouverture du camp. Ce sont environ 200 personnes qui défilent à travers des villages plus ou moins vides en scandant des slogans tels que "What do we want? Climate justice! When do we want it? Now!", "Let it in the ground" ou encore ""You thought it was oil, but it was blood" en référence à la catastrophe causée par le pétrole dans le delta du Nigeria.